Auschwitz est un camp avec sa hiérarchie : les SS, leurs sbires et victimes.
Des visites guidées en français sont organisées dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. |
Prisonniers à Auschwitz : Les étoiles et les triangles
Chaque prisonnier porte un uniforme marqué d’un triangle ou d’un symbole distinctif. Cela permettait d’organiser le camp, de diviser les détenus et de les traiter différemment.
- Les triangles rouges inversés chevauchant un triangle jaune pour former une forme d’étoile de David marquaient les « Juifs ». Plus tard, le triangle rouge était recouvert d’une étroite bande rectangulaire jaune.
- Les triangles rouges marquaient les « prisonniers politiques » emprisonnés sur la base d’une« ordonnance de garde à vue » émise par un poste de police d’État. Il s’agissait avant tout avant tout de Polonais.
- Les triangles verts marquaient les détenus « criminels » emprisonnés. Les prisonniers de cette catégorie étaient pour la plupart des Allemands.
- Les triangles noirs marquaient les prisonniers « asociaux » emprisonnés en théorie pour vagabondage ou prostitution, mais en fait pour un large éventail d’autres actes ou comportements, interprétés de manière lâche et arbitraire par la police. Les Roms ont été classés comme asociaux.
- Des triangles violets marquaient les détenus « Témoins de Jéhovah » considérés comme des ennemis de l’État en raison de leurs convictions pacifistes.
- Les triangles roses marquaient les prisonniers « Homosexuels », en pratique exclusivement allemands.
Les Juifs transportés à Auschwitz pour un meurtre immédiat et les Polonais envoyés à Auschwitz pour être exécutés n’ont reçu aucune marque d’identification.
Les « médecins » nazis
Les médecins SS étaient officiellement responsables du service médical des détenus, mais en réalité ils ne prêtaient guère attention aux besoins des détenus.
Ils créaient l’apparence de soins médicaux mais leur rôle principal consistait à faire la sélection à l’arrivée des trains et à effectuer des expériences sur les prisonniers pour le compte de l’industrie pharmaceutique allemande. Ou pour leurs propres intérêts de recherche.
Important. Ils signaient des milliers de certificats de décès de prisonniers avec des causes de décès fictives. Crise cardiaque pour un homme abattu.
Dans les pièces surpeuplées des hôpitaux du camp gisaient des prisonniers extrêmement épuisés, souvent inconscients ou à l’agonie. Des puces et des poux pullulaient et la nuit des rats rongeaient les patients morts et les plus faibles.
Les médecins nazis entreprenaient notamment des recherches sur la stérilisation de masse. Le tristement célèbre Docteur Mengele effectuait des recherches sur les vrais jumeaux, les personnes atteintes d’hétérochromie (différence de couleur entre l’iris des deux yeux ou entre des parties d’un même iris), de nanisme ou de difformités anatomiques.
Kapo : Les prisonniers « fonctionnaires »
Les Nazis ont utilisé la domination et la terreur pour contrôler les grandes populations des camps avec seulement quelques centaines de fonctionnaires SS.
Le système divise les détenus et les organisent en une hiérarchie qui procure, à certains, des avantages à l’intérieur du camp.
Des prisonniers étaient fonctionnaires du camp. Ils occupaient des rôles allant à la gestion du camp, d’une baraque ou d’un groupe de travail.
Les gardiens de prison ou kapo était un instrument clé de domination.
Un kapo était un prisonnier d’un camp de concentration nazi affecté au contrôle et à la supervision du travail forcé ou à la réalisation de tâches administratives.
Les kapos ne subissent pas de sévices physiques ni de travaux forcés s’ils s’acquittent de leurs fonctions et poussent les autres détenus à travailler plus dur. Ils ont des privilèges, tels que des vêtements civils et une chambre privée.
De nombreux kapos étaient recrutés dans les rangs des gangs criminels violents. Ces criminels étaient connus pour leur brutalité envers les autres prisonniers. Cette brutalité était tolérée par les SS et faisait partie intégrante du système des camps.
Un kapo pouvait redevenir un prisonnier s’il ne s’acquittait pas de sa tâche et retourner dormir dans les baraques avec les autres détenus, risquant alors la mort en représailles.
Tragédie en chiffres : Morts et provenance
1,3 millions de personnes furent déportées à Auschwitz-Birkenau
- 1,1 million de Juifs,
- 150 000 Polonais,
- 23 000 Roms et Sinté,
- 15 000 prisonniers de guerre soviétiques,
- 25 000 autres personnes incluant des Tchèques, des Biélorusses, des Allemands, des Français, des Russes, des Yougoslaves (majoritairement Slovènes) et des Ukrainiens,
- Près de 400 témoins de Jehova et au moins 77 homosexuels,
- Des Albanais, des Belges, des Danois, des Néerlandais, des Grecs, des Hongrois, des Italiens, des Lettons, des Lituaniens, des Luxembourgeois, des Norvégiens, des Roumains, des Slovaques, des Espagnols et des Suisses. Il y avait aussi un Argentin, un Chinois, un Bulgare et un Estonien, le peintre fauviste Karl Pärsimägi attrapé dans une rafle à Paris.
Les Témoins de Jéhovah sont arrêtés parmi les premiers pour leur refus de participer à un entraînement militaire, de servir dans l’armée allemande ou de travailler à l’effort de guerre nazi.
1 100 000 personnes sont mortes à Auschwitz-Birkenau
- 900 000 des victimes sont assassinées le jour même de leur arrivée.
- 90% des victimes sont juives.
- 90% des victimes sont tuées à Auschwitz-Birkenau ou Auschwitz II.
Les victimes sont gazées dans les chambres à gaz, mais aussi elles sont aussi battues à mort, abattues ou pendues. Elles meurent de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou d’expériences médicales.
Provenance des Juifs morts à Auschwitz
- 430 000 hommes, femmes et enfants déportés de Hongrie entre fin avril et août 1944,
- 300 000 Juifs de Pologne occupée,
- 73 000 du Protectorat de Bohême et Moravie et de Slovaquie,
- 69 000 de France,
- 60 000 des Pays-Bas,
- 55 000 de Grèce,
- 25 000 de Belgique,
- 23 000 d’Allemagne et d’Autriche,
- 10 000 de Yougoslavie,
- 7 500 d’Italie,
- 690 de Norvège.
Les Juifs tués à Auschwitz avaient des rapports très différents à leur judéité. Certains étaient croyants, d’autres non. Il y avait des Juifs orthodoxes ou des réformistes. Ceux qui préféraient vivre dans leur communauté religieuse et ceux qui se fondre dans la société (assimilationnisme). D’autres voulaient rejoindre la Palestine et créer l’Etat d’Israel (sionisme).
Etre Juif n’avait pas la même signification pour un Juif orthodoxe hassidique de Lezajsk (commune rurale et lieu de naissance du rabbin orthodoxe Elimelekh de Lijensk), pour un descendant réformiste de Juifs portugais vivant au Pays-bas depuis le 17e siècle ou pour un socialiste agnostique ou athée du Bund de Varsovie.
Il n’y avait néanmoins aucune distinction pour les nazis et tous les Juifs européens devaient être éliminé.