Il y a littéralement un million d’histoires tragiques à Auschwitz. Certaines ont traversé le temps pour nous permettre d’imaginer une vision de l’enfer.
Le musée d’Auschwitz associe régulièrement sur ses réseaux sociaux (Twitter & Facebook) un nom avec un visage et une histoire. Pour que la mort de chaque individu reste une tragédie et non une statistique même si elle se compte en million. N’en déplaise à Staline.
Premier Noël à Auschwitz
Le 24 décembre 1940, « Les nazis ont installé un sapin de Noël avec des lumières électriques sur la place de l’appel. En dessous, ils ont placé les corps des prisonniers morts au travail ou gelés à l’appel » se souvient Karol Świętorzecki.
Faim
Après une évasion en juillet 1941 en représailles le commandant Karl Fritsch condamnent 10 prisonniers à être enfermés dans le bunker sans nourriture ni eau jusqu’à leur mort. Parmi les condamnés Franciszek Gajowniczek emprisonné pour avoir aidé la résistance polonaise craque. Le Père Maximilien Kolbe s’avance et dit au commandant «Je suis prêtre catholique. Laisse-moi prendre sa place. Je suis vieux. Il a une femme et des enfants. » Deux semaines plus tard alors que ses 9 autres compagnons sont mort dans le bunker, le Père Kolbe est tué par une injection de poison.
Combat sans espoir
Un transport de Juifs arrive de Bergen-Belsen en octobre 1943. Les SS les envoient aux chambres à gaz immédiatement après leur sélection. Dans la salle de déshabillage, l’antichambre de la chambre à gaz, une des femmes réalisent le danger et saisit le pistolet du SS Josef Schillinger. Elle lui tire dessus et le blesse gravement, elle tire sur un deuxième SS Wilhelm Emmerich. D’autres femmes attaquent les hommes de main. La mutinerie est vite réprimée et toutes les femmes sont tuées. Schillinger meurt sur le chemin de l’hôpital. Emmerich survit mais est handicapé.
Evasion
Une évasion spectaculaire permit la transmission du premier rapport Pilecki. Le 20 juin 1942, Kazimierz Piechowski (matricule no 918) s’évade avec trois co-détenus, Stanisław Gustaw Jaster, Józef Lempart et Eugeniusz Bendera15. Les évadés ont volé des uniformes SS, des armes et une voiture Steyr avec laquelle ils sortent par la porte principale du camp. Les Allemands ne reprirent aucun d’entre eux
Juliette
Mala Zimetbaum est née dans une famille juive du sud de la Pologne. Elle grandit en Belgique, où sa famille a déménagé en 1920.
Arrêtée par la Gestapo, elle est déportée à Auschwitz en septembre 1942. Elle survit à la sélection et devient traductrice grâce à sa connaissance de 5 langues (Allemand, français, néerlandais, italien et polonais). Elle joue un rôle important dans le mouvement de résistance.
Le 24 juin 1944, elle s’échappe avec son amant polonais, Edek Galiński. Ils sont arrêtés le 6 juillet à la frontière slovaque et ramenée à Auschwitz. Ils seront torturés et condamnés à mort. Avant l’exécution, Mala se coupe les poignets avec une lame de rasoir puis elle frappe au visage les mains pleines de sang le gardien venu la chercher. Elle aurait pu crier « Je mourrai en héros, tu mourras comme un chien! ». L’ordre est donné de la brûler vive dans le crématorium. Les versions divergent, est-elle morte de ses blessures ou a-t-elle été exécutée avant ? Dans le camp des hommes, l’officier nazi lit la sentence de peine de mort, Edward Galinski plonge la tête dans le nœud coulant et bascule sa chaise. Les soldats le retiennent, le nœud est déserré et la lecture du verdict se poursuit. Ses dernières paroles sont « Vive la Pologne ! ». En signe de respect, les détenus ôtent leurs bérets de prisonniers.