Amstelkring est un musée sur l’histoire du catholicisme à Amsterdam, mais son intérêt réside dans l’église clandestine bâtie sous les toits.

> Amstelkring ou "Le bon dieu au grenier", église catholique clandestine d'Amsterdam - Photo de Tine van Voorst

> Amstelkring ou « Le bon dieu au grenier », église catholique clandestine d’Amsterdam – Photo de Tine van Voorst

L’ Amstelkring se trouve à 200 mètres de l’Oude kerk, la plus vieille église d’Amsterdam, toutes deux dans le quartier rouge d’Amsterdam de la Vieille ville.

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Contexte religieux du 16e siècle

La guerre de religion qui a secoué Amsterdam au 16e siècle s’inscrit dans le cadre plus large des guerres de religion européennes, marquées par la montée du protestantisme et les conflits entre catholiques et réformateurs. Aux Pays-Bas, ces tensions religieuses se mêlaient à des conflits politiques et économiques, notamment la lutte pour l’indépendance face à la domination espagnole.

Au 16e siècle, les Pays-Bas, dont Amsterdam faisait partie, étaient sous la domination des Habsbourg d’Espagne, une dynastie catholique fervente. Cependant, le protestantisme, en particulier le calvinisme, se répandait rapidement dans la région, notamment parmi les élites marchandes et intellectuelles. Le calvinisme prônait une approche austère du christianisme et s’opposait à la hiérarchie et aux fastes de l’Église catholique.

La Révolte contre l’Espagne

La situation a dégénéré lorsque Philippe II d’Espagne, roi des Pays-Bas et fervent catholique, tenta d’imposer une répression sévère des réformateurs protestants. Cela provoqua la révolte des Gueux en 1566, un soulèvement populaire dirigé contre la répression religieuse et les lourdes taxes imposées par les Espagnols.

Amsterdam, alors une ville en grande partie catholique, resta loyale à l’Espagne dans les premières phases du conflit. Cependant, à travers les Pays-Bas, la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648) entre les provinces néerlandaises et l’Espagne fut déclenchée. Ce conflit mêlait à la fois les aspirations religieuses et politiques, la lutte pour la liberté religieuse s’alliant à la quête d’indépendance vis-à-vis de la couronne espagnole.

Attaque de Rotterdam par les troupes espagnoles en 1572.
Attaque de Rotterdam par les troupes espagnoles en 1572.
Arrivée triomphale à Rotterdam du Prince Maurice d'Orange Nassau après la bataille de Nieuwpoort 1600 par Lucien Alphonse Gros.
Arrivée triomphale à Rotterdam du Prince Maurice d’Orange Nassau après la bataille de Nieuwpoort 1600 par Lucien Alphonse Gros.

Amsterdam au cœur des tensions religieuses

Au début du conflit, Amsterdam restait en majorité fidèle à la foi catholique, tandis que d’autres grandes villes comme Rotterdam et Leyde basculaient vers le protestantisme et l’indépendance.

Cependant, à mesure que la guerre avançait et que les réformés gagnaient du terrain, Amsterdam finit par adopter le protestantisme et rejoindre la cause des provinces révoltées. Ce changement était motivé à la fois par des pressions internes, les intérêts économiques de la ville, et par la montée en puissance du protestantisme dans la région.

Conséquences de la guerre de religion

La guerre religieuse a bouleversé les structures sociales et politiques d’Amsterdam. L’adhésion au protestantisme a entraîné des changements culturels et architecturaux importants, marqués par la fermeture de nombreux monastères et la conversion d’églises catholiques en temples protestants.

En 1578, Amsterdam bascula finalement dans le camp protestant à la suite d’une révolte intérieure appelée le « coup de 1578 », qui renversa l’élite catholique de la ville sans effusion de sang.

Après la guerre

Les tensions religieuses se sont progressivement apaisées après la signature de la paix de Westphalie en 1648, qui consacra l’indépendance des Provinces-Unies (les Pays-Bas actuels) vis-à-vis de l’Espagne.

Bien que le protestantisme devienne la religion dominante à Amsterdam, la ville maintint une certaine tolérance religieuse qui permit l’installation de communautés catholiques, juives, et d’autres minorités, faisant d’Amsterdam un lieu cosmopolite et diversifié.

«Le bon Dieu au grenier», l’église clandestine d’Amsterdam

En 1578, à l’issue de la guerre de religions qui secoua les Pays-Bas et Amsterdam, les églises existantes devinrent toutes « protestantes ». Les catholiques n’eurent plus le droit de pratiquer publiquement leur religion. Leurs lieux de culte devaient demeurer discret – ne pas ressembler à une église et ne pas comporter d’entrée sur la voie publique.

«Le bon Dieu au grenier» est l’exemple d’une des ces églises clandestines.

Le long du canal qui traverse le quartier rouge, vous ne remarquerez peut-être pas les trois maisons de marchands du XVIIe siècle qui devinrent le musée actuel.

Suite à la libéralisation du culte catholique et à la construction de l’église Saint Nicolas en face du port en 1887, elles furent sauvée de la destruction et transformée en musée du catholicisme à Amsterdam.

> Eglise Amstelkring à Amsterdam vue de l’extérieur – Photo de Andreas Praefcke

Le musée Amstelkring à Amsterdam

Vous découvrirez une maison bourgeoise du 17e siècle : l’entrée, le hall, le grand salon , la cuisine. Puis en montant l’escalier, la chambre exigüe du prêtre. D’autres pièces aujourd’hui racontent l’histoire de la communauté catholique d’Amsterdam.

Arrivée en haut des marches, l’église occupe les trois derniers étages. La dimension surprend : 150 places tournées vers l’autel et la peinture du baptême du Christ. Des galeries sur deux étages donnent à l’ensemble un air de théâtre à l’italienne. Des peintures, sculptures et de l’argenterie ornent l’église.

L’Amstelkring est à la fois intimiste et majestueuse. Il s’agit de la plus belle église d’Amsterdam selon moi.

L'annonciation, toile d'Adriaen van de Velde présente dans l'église d'Amstelkring
> L’annonciation, toile d’Adriaen van de Velde présente dans le musée d’Amstelkring.

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Informations pratiques (horaires, tarif) sur l’Amstelkring à Amsterdam

Le musée et l’église Amstelkring se trouve dans le quartier rouge de la Vieille ville d’Amsterdam. 

Adresse : Oudezijds Voorburgwal 40 1012 GE Amsterdam
Horaires d’ouverture : Du lundi au vendredi de 10h à 17h. Samedi de 10h à 18h. Dimanche de 13h à 18h.
Prix de la visite (en 2023) : 16,5 € l’entrée à plein tarif.

Site internet : https://opsolder.nl

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Maciej

J'aime me perdre à la recherche d'endroits surprenants.

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