Le Quartier rouge d’Amsterdam est l’illustration des méfaits du tourisme de masse. La transformation d’un quartier en centre commercial mafieux où les masses défilent à la recherche de sensations primaires.
> Cartes postales d’Amsterdam dans le Quartier rouge.
Le quartier rouge est de loin le quartier le plus fréquenté d’Amsterdam. A chaque saison, toute l’année, des touristes du monde entier y recherchent frénétiquement coffeeshops, vitrines avec prostituées, spectacles érotiques, magasins de souvenirs et bars pas chers.
En hiver, une proportion hallucinante porte un bonnet avec écrit « Amsterdam » dessus. En exagérant un peu, je dirai 30%. Soit ce bout de tissu ne coûte pas cher, ce dont je doute. Soit 30% des touristes préfèrent avoir le nom de la ville où ils sont au dessus de la tête, au cas où ils l’oublieraient pendant le week-end.
Les trottoirs étroits + les vélos omniprésents + les piétons en nombre dont beaucoup ont fumé et ne comprennent pas les codes, offrent un spectacle assez bordélique. Drôle à voir. Mais pas sur que cela soit très marrant pour les riverains. Du coup le quartier rouge devient une zone franche internationale, une colonie touristique au coeur d’Amsterdam. Un peu plus de personnalité qu’un aéroport mais le concept est là.
Des groupes d’hommes de moins de 30 ans défilent pleins de testostérone, de THC ou de bière. Ambiance enterrement de vie de garçon (EVG) tous les week-ends. Ils parlent fort, rient fort une poupée gonflable ou non sous le bras.
Les femmes dans les vitrines se font moins chier qu’il y a quelques années. Elles sont sur leur portable, comme tout le monde.
Musée du sexe, musée de l’érotisme, musée du cannabis, du chanvre et de la marijuana, musée de la torture. Rien pour élever l’esprit. Demain, les combats de gladiateurs ou free fight. On prendra des vieux pour les opposer à des jeunes bodybuildés sous coke. On stimule le cerveau reptilien. Les instincts primaires. Et pas pour rendre les gens heureux. Le sexe, l’ivresse alcoolique ou cannabique ne sont pas un mal en soi. Mais là TOUT est transformé en euros. C’est une énorme cash machine.
La majorité des « produits » : Drogue et prostituées alimentent le crime organisé, ce qui permet de développer d’autres activités comme le trafic d’armes, la corruption, la fraude en Europe et ailleurs. Les souvenirs typiques vendus sont fabriqués en Chine ou au Vietnam à des prix dérisoires par des ouvriers-esclaves. Finalement très peu d’argent dépensé par les touristes dans le Quartier Rouge n’alimente l’économie réelle ou les caisses de la ville. Les criminels néerlandais, marocains, italiens, chinois pourraient faire payer l’entrée du quartier, vous passeriez le tourniquet, cela reviendrait au même.
Boom boom insipide. Le même son pourri que l’on entend de partout. Cette nouvelle bande son de l’univers. Personne ne sait d’où elle sort mais à moins de se crever les tympans, tous condamnées à l’écouter. On se croirait dans une grande surface textile de banlieue. Amsterdam, Budapest, Barcelone, Berlin, Cracovie… Même musique de tourisme sous redbull. Boom boom, euro dance, europop, eurotechno. « Boom ! Foncez les gars. Boom ! Boom ! Profitez ! »
Je suis venu à Amsterdam pour la première fois à 18 ans, il y a presque 18 ans. En 1998, il y avait un ou plusieurs dealers par pont. Il y a quelques ponts dans le quartier rouge. Vous pouviez vous retrouver dans une ruelle avec 30 fumeurs de crack à l’oeuvre. L’ambiance du film « New Jack city » à 5 minutes de la gare centrale d’une des villes les plus touristiques du monde. Glauquissime. Cela a changé dans le bon sens, mais c’est encore et toujours de la merde.
Le quartier rouge ou Wallen est la partie la plus ancienne d’Amsterdam. Vous y trouvez les plus belles églises, les plus beaux monuments et parmi les plus belles maisons. Des très belles et intéressantes histoires sur Amsterdam. Mais la majorité des visiteurs restent bloqués uniquement sur le sexe, la bière et les drogues. Dans une telle proportion cela tue un quartier.
A Barcelone dans le quartier de Gotico, les habitants ont réagi au même phénomène en mettant des draps à leur fenêtre avec écrit en noir dessus : « Tourism=Cancer ».
Notre manière de voyager est une nuisance de plus en plus forte pour ceux qui nous reçoivent. Et j’ai l’impression que le processus s’accélère. Nous sommes en train de nous fatiguer les uns les autres. Nos lieux de voyages et les villes où l’on habite deviennent des Disneyland.
A force de nous concentrer tous sur les mêmes lieux, monuments, quartiers nous transformons des pans de ville en centres commerciaux sans âme. Nous sommes les animaux d’un zoo enfermés dans une galerie marchande.
J’espère vraiment que nous arriverons à en prendre conscience et à changer nos habitudes de touriste.
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